BUGATTI TYPE 13
La Bugatti Type 13 est l’un des tous premiers modèles d’Ettore Bugatti, construite en 1910 dans l’atelier de Molsheim, avec la particularité typique des tous premiers modèles : le chassis est prolongé par 2 jumelles à l’arrière des ressorts. Le montage sera différent sur les modèles de 1912. La carrosserie d’origine, elle est la plus ancienne Bugatti en France et la 4ème Bugatti la plus ancienne au monde, les 3 premières sont exposées dans des musées nationaux. Sur 75 modèles sortis en 1911,à peine 5 ou 6 ont survécu.
Le radiateur n’a pas encore la forme définitive du fer à cheval que l’on verra apparaitre en 1913. La voiture a été commandée par les russes A.F Batalin et Plotnikoff de St Petersbourg et les archives de l’usine confirment la livraison le 13 mars 1912. Elle est engagée en compétition en russie dans le prestigieux Rally « PRIX des EMPEREURS », sous le n°18, aux mains de Batalin & Plotnikoff.
Elle est à nouveau engagée dans une épreuve le 24 mai 1914 par Batalin ou elle enregistre le records du kilomètre départ arreté à St Petersbourg, 1er en catégorie 6 avec le temps de 52,2 secondes. Mais l’histoire incroyable ne fait que commencer, en 1914 l’Europe s’embrase, en 1917 la révolution d’octobre et par miracle la Type 13 échappe aux conflits et reste intacte, préservée dans la capitale impériale St Petersbourg.
50 ans plus tard, en 1964, Henri Girod EYMERY, industriel français fournisseur de la Russie en traverses de chemin de fer, en visite à Moscou entend parler d’une Bugatti qui serait dans une grange à TOULA à 150km au sud de Moscou. La voiture n’intéréssait aucune institution russe et les autorités acceptaient la cession si un musée ouvert au public se portait acquéreur. Les négociations ont duré près d’un an et aboutit sur un accord le 29 septembre 1965 : la Bugatti embarqua dans le port d’Odessa,à bord du cargo « Razliv », à destination de Genes puis Marseille le 20 octobre. C’était une prouesse de parvenir à sortir de la Russie en 1965 une automobile et les relations cordiales entre Kroutchev et Eymery on facilité l’opération.
La voiture est arrivée au musée d’Uzes dans le Gard complète et intacte, avec tous ses accessoires d’origine, à l’exception de la magneto soviétique qui avait pris la place de la Bosch d’origine. La magneto Bosch était dans le coffre arrière et la magneto russe est restée sur la voiture encore aujourd’hui